Controverse du Gamergate

La controverse du Gamergate (souvent écrit #Gamergate, un hashtag massivement utilisé sur Twitter pendant la controverse) est une série de polémiques née durant le mois d' ayant évolué en une campagne de harcèlement sexiste contre des femmes journalistes et développeuses[1],[2]. La controverse est centrée sur la déontologie de journalistes créateurs de jeux vidéo à la fois juges et parties[3],[4], la censure et la politisation du jeu vidéo ainsi que sur les problèmes de sexisme dans le milieu du jeu vidéo et de progressisme dans la culture du jeu vidéo. Le terme Gamergate est utilisé comme terme regroupant la controverse et la campagne de harcèlement et les actions de ceux qui y ont participé ainsi que les polémiques nées durant le mois d'[1].

La campagne de harcèlement cible plusieurs femmes de l'industrie vidéoludique, notamment les développeuses de jeu Zoë Quinn et Brianna Wu, ainsi que la critique des médias féministe Anita Sarkeesian. Après que l'ancien petit ami de Quinn, Eron Gjoni, a écrit dans son blog un article désobligeant à son sujet, les utilisateurs du hashtag #gamergate ont accusé sans preuve Quinn d'avoir eu une relation immorale avec le journaliste Nathan Grayson. La campagne de harcèlement contre Quinn et d'autres a inclus du doxing, des menaces de viol et des menaces de mort.

Les partisans du Gamergate déclarent qu'ils sont un mouvement mais sans dirigeants officiels ni manifeste, et se sont organisés anonymement ou sous pseudonymat sur des plateformes internet tel que 4chan, Internet Relay Chat, Twitter, 8chan et Reddit. Les déclarations censées représenter le Gamergate sont incohérentes, ce qui a rendu difficile pour les observateurs d'en identifier les buts et les raisons. Les partisans du Gamergate dénoncent un problème de déontologie du journalisme, une connivence immorale entre la presse et les féministes, les progressistes et les critiques sociaux[3]. Ils attribuent l'image péjorative dont souffre leur mouvement à une couverture médiatique biaisée[4]. Le Gamergate a par conséquent été souvent défini comme le harcèlement mené par ses partisans. Ceux-ci ont fréquemment répliqué en niant la réalité du harcèlement ou en affirmant faussement qu'il avait été créé par les victimes[5].

La controverse déontologiste amène à une remise en cause des liens financiers liant journalistes, développeurs de jeux indépendants, et grandes marques du secteur. Plusieurs sites consacrés au vidéoludisme modifient en conséquence les codes éthiques de leurs partenaires. La controverse a été décrite comme une guerre culturelle sur la diversité, la reconnaissance des artistes et la critique sociale des jeux vidéo, et sur l'identité sociale des joueurs. Beaucoup de partisans du Gamergate s'opposent à ce qu'ils considèrent comme l'imposition de points de vue féministes dans la culture des jeux vidéo. En conséquence, le Gamergate est souvent vu comme une réaction de droite contre le progressisme. Le Gamergate a été présenté comme l'événement déclencheur de la prise d'essor de l'alt-right américaine jusqu'à l'élection de Donald Trump[6], entre autres en contribuant à la notoriété du polémiste d'extrême droite Milo Yiannopoulos[7]. Le Gamergate a mené des personnalités de l'industrie du jeu vidéo et de l'extérieur de celle-ci à trouver des solutions au cyberharcèlement.

  1. a et b William Audureau, « Comprendre les affaires de sexisme dans le jeu vidéo », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  2. La face obscure des Social Justice Warriors, Slate, 23/10/2017
  3. a et b (en) « Challenge accepted: interviewing an Internet #hashtag – GamePolitics » (consulté le ).
  4. a et b (en-US) « Blame GamerGate's Bad Rep on Smears and Shoddy Journalism », sur Observer (consulté le ).
  5. William Audureau, « Une féministe spécialiste des jeux vidéo victime de menaces de mort », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  6. (en-US) Charlie Warzel, « How an Online Mob Created a Playbook for a Culture War », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  7. « GamerGate, « Alt-Right » : sur Internet, les liens troubles entre deux mouvements sulfureux », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )

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